Conférence de Gaëlle Saulé- Mercier sur l'affaire Henri Languille
Exposition de Lucie Damond
Le 15 novembre 2019
Mon travail est né d’une volonté de créer des liens entre la laque végétale et le textile.
En mêlant les techniques, les matières, pour obtenir de nouvelles formes et aspects, se les approprier et réussir à communiquer la vision que je me suis faite de la laque en l’associant à des fibres textiles et des matériaux issus de la nature, afin que ces univers s’hybrident et dialoguent.
Je propose une immersion dans un monde où les cultures se mêlent afin de mettre en avant le lien entre l’artisanat et l’art contemporain, en questionnant le geste, le processus qui fera naître la forme.
Avec la laque végétale je révèle, je fige ce qui est éphémère, voué à disparaitre, à se décomposer…
Cette contrainte de matériaux naturels (animal/végétal) glanés, transformés, détournés, tant comme médiums que supports, induit des volumes, des rythmes organiques où les fibres textiles et les végétaux se mêlent évoquant des formes sauvages et animales.
Conférence de Gaëlle Saulé-Mercier
sur l'affaire Henri Languille
Un travail de quatre années pour Gaelle Saulé-Mercier, salué en août dernier, par une mention Très bien. Photo Christelle Gaujard
Archiviste aux Archives départementales du Loir-et-Cher depuis près de dix ans, Gaëlle Saulé-Mercier est l’auteur d’un mémoire de Master 2 sur « Les exécutions publiques en France à la veille de la première guerre mondiale ».
Ce travail, mené au sein de l’université de Franche-Comté et pour lequel elle a obtenu, le 30 août dernier, la mention Très bien, a fourni l’occasion, à cette habitante de Saint-Laurent-Nouan de 42 ans, de s’intéresser de très près au cas d’Henri Languille, auquel elle consacré la majeure partie de son mémoire.
L’intervention du Dr Beaurieux sur la tête du condamné n’est évidement pas étrangère à ce choix. « Languille n’a pas été le premier à être l’objet d’une telle expérience. Tout au long du 19e siècle, des médecins se sont interrogés sur la survivance des décapités », observe l’archiviste, avant de rappeler qu’au début du 20e siècle, « la loi sur l’abolition de la peine de mort a bien failli passer. Le président de la République, Armand Fallières était un abolitionniste convaincu. »
Un accès au dossier de recours en grâce
Passionnée par les archives judiciaires, attirée par le fait divers, la jeune femme s’est plongée, quatre années durant, dans l’univers particulier d’un personnage à l’itinéraire douteux, jonché de multiples vols, de mensonges et de crimes.
Si le dossier d’assises relatif à son procès pour le meurtre de Nibelle a été détruit, Gaëlle Saulé-Mercier a pu accéder au dossier de recours en grâce formé auprès du président Emile Loubet et conservé aux Archives de Pierrefite-sur-Seine (Seine-saint-Denis).
Les archives du bourreau Anatole Deibler, qui s’est employé à consigner par écrit chacune de ses 400 exécutions, se sont également avérées précieuses pour reconstituer l’itinéraire d’Henri Languille.
Reste que, plus d’un siècle après le décès de celui-ci, une question n’est pas... tranchée. Celle du sort réservé à sa tête.
« Selon une légende, elle aurait été récupérée et confiée au muséum d’histoire naturelle d’Orléans, mais rien dans le registre d’entrée ne le confirme », indique Gaëlle Saulé-Mercier. Au demeurant, on trouve bien la trace d’une tête, dont le musée aurait fait l’acquisition. Mais il s’agirait de celle d’un moine et non de l’assassin Languille...
Ph. R.
Les personnes intéressées par cette affaire peuvent entrer en contact avec Gaëlle Saulé-Mercier par courriel : languille1905@gmail.com